Isabelle Ferreira


Isabelle Ferreira

Isabelle Ferreira est née en 1972, elle vit et travaille à Paris. 
 Sa pratique s’intéresse à l’économie du geste et du support. Elle travaille avec des matériaux humbles ou industriels qu’elle transforme par un usage systématique de la couleur. En s’imposant un module ou un geste de base, elle parvient à changer la perception première que l’on a de ces matériaux et à réinterroger le vocabulaire traditionnel de la peinture et de la sculpture.
« Isabelle Ferreira fait appel dans son travail à des procédés et des références qu’elle sollicite délibérément à contre-emploi. Sculptrice elle se plaît à faire de la taille un moyen de production de tableaux ou plutôt de reliefs, comme dessinatrice et coloriste elle s’attache à arracher au dessin l’intégrité de sa matérialité pour privilégier sa découpe, sa déchirure ou ses restes. L’attaque altère le plan ou lacère la surface jusqu’à la réduire en morceaux ou résidus. Attaquer ici doit à la fois être entendu comme le début d’une action, d’une interprétation dont l’intensité vise à modifier ou altérer son objet mais aussi une entreprise de destruction plus ou moins importante sans aller pour autant jusqu’à la destruction totale. Car même si elle détruit et lacère elle porte en ses restes les reliefs ou l’indice d’une énergie, l’éclat coloré de ce que l’on pourrait nommer staccato du dessin. La chute et le fragment sont aussi un moyen de recomposer par la couleur, l’incise ou l’attache, ce qui va faire tableau ou encore l’agrafe qui fixe et/ou joint, peut aussi être l’esquisse d’un trait, et par multiplication couvrir. L’économie de moyens n’interdit pas l’expressivité et la force productrice de l’énergie comme la simplicité assumée, la complexité des perceptions. Le grattage et l’incise ou la déchirure deviennent les outils du dessin, la couleur, une affirmation du plan et une agrafe peut être le ‘’morphème’’ d’un modelé, d’une peau ou d’une couleur. » Philippe Cyroulnik, critique d’art et commissaire d’expositions. 

Son travail a été exposé à la Fondation Gulbenkian à Paris, au Château d’Oiron, à l’IAC de Villeurbanne, à l’Espace d’Art Concret de Mouans-Sartoux ainsi qu’à la 23e édition de l’Art dans les chapelles en Bretagne. En 2008, elle a deployé à Passerelle, à Brest, une oeuvre monumentale in situ, SpacioCorès, pour le patio du centre d’art, puis a reinterprété cette pièce quelques mois plus tard au Kunstverein Tiergarten à Berlin. En 2023, elle participe à l’Expérience Pommery #17 et présente son exposition personnelle «O salto» à la Galerie Nosbaum Reding, au Luxembourg. Elle a obtenu plusieurs bourses et prix institutionnels et a été résidente à la Cité des Arts à Paris, à Location One à New York, à la Terra Foundation à Giverny, chez Astérides à Marseille ou au Domaine de Kerguéhennec. En 2018, elle effectue une résidence à la Fondation Anni et Josef Albers, en Irlande. En 2019, elle est lauréate d’une commande publique pour la ville de Vitry-sur-Seine et y réalise Pietra paesina, deux dessins en pavements de granit et de marbre de 300 m2 carrés chacun. En 2021, elle obtient sa seconde aide individuelle à la création de la Drac Ile de France ainsi que la Bourse de la Fondation Calouste Gulbenkian. En 2022, elle est lauréate de la Bourse Ekphrasis de l’ADAGP et du Quotidien de l’art. Ses œuvres sont dans les collections du Musée des Beaux-Arts de Nantes, du FRAC Normandie, de la Fondation Anni et Josef Albers, du CNAP (Centre National des arts plastiques), du Fonds d’art contemporain – Paris Collections, du Fonds graphique et photographique de la ville de Vitry-sur-Seine, du FRAC Auvergne, du FRAC Poitou-Charentes... 
 En 2025, Isabelle Ferreira bénéficiera d’une exposition personnelle au MAAT Museum à Lisbonne et travaille actuellement sur sa première monographie.
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