JOACHIM BANDAU
Né en 1936, (D E).
Vit et travaille à Aachen.
Joachim Bandau crée depuis la fin des années 1960 des sculptures, dessins et aquarelles situés entre figuration et abstraction, organicité et géométrie, affect et rationalité. De 1967 à 1974, il réalise des structures monumentales en polyester, aux formes sinueuses et biomorphiques, évoquant des équipements médicaux ou des machines organiques, confrontant les avancés scientifiques avec les atrocités de la seconde guerre mondiale. Des sculptures chargées d’une vision du corps aliéné, à la fois protégé et contraint par les technologies modernes. S’affirme ici l’un des principaux thèmes de Bandau, à savoir la tension entre enfermement et déploiement dans l’espace.
Après l’exposition Documenta 6
en 1977 et suite à l’influence de Bunker Archéologie
de Paul Virilio, Bandau radicalise son travail et s’oriente vers l’abstraction, produisant des dessins puis des sculptures de bunkers. Souvent rattaché au minimalisme, son travail s’en détache pourtant : le corps reste au centre de l’œuvre, avec ses considérations physiques et psychiques. Réconciliant logique et affect, Joachim Bandau devient le créateur d’une géométrie émotionnelle.
Les Black Watercolour, qu’il produit depuis les années 1990, sont des superpositions de couches d’aquarelles gris clair déposées à la main. À l’image de ses sculptures, elles distillent des sensations simultanées de contraction et d’extension, dont la portée est à la fois psychologique et existentielle, exprimant des positions de repli et d’ouverture au monde.
Joachim Bandau est né à Cologne en 1936. De 1957 à 1961, il étudie à la Staatliche Kunstakademie de Düsseldorf, qui forme également Gerhard Richter, Joseph Beuys et Imi Knoebel. En 1966, il est parmi les fondateurs du groupe d’artistes K66. En 1977, il est présenté à la Documenta 6 à Kassel et, en 1986, reçoit le prix Will Grohmann de l’Académie des arts de Berlin. Joachim Bandau a eu de nombreuses expositions personnelles, notamment au Museum Ludwig (Cologne), au Neues Museum (Nuremberg), au M HKA (Anvers), à la Kunsthalle de Bâle, au SculptureCenter (New York), au Hamburger Bahnhof (Berlin), à la Kunsthalle de Mannheim... En 2016, le Centre Pompidou fait l’acquisition d’une sculpture historique. En 2021, il présente Die Nichtschönen. Werke 1967–1974, une exposition personnelle à la Kunsthalle de Bâle (commissaire : Elena Filipovic). Des dessins monumentaux de bunkers des années 1970 entrent dans les collections du Centre Pompidou en 2024 - aux côtés de Black Watercolors
- et sont exposés au musée avec le fonds photographique de Paul Virilio, en tant que contrepoint contemporain, au sein de l’exposition Penser par l’expérience photographique – Bunker Archéologie.